L’église

 

Une église est attestée en 1122, remplacée par cet édifice en pierre blanche du pays, bâti par les abbayes de Saint Amand et de Marchiennes, en conservant une partie des fondations primitives.

L’église a été élevée au milieu d’un cimetière fortifié, protégé de murs, renforcé de tourelles, dont deux ont subsisté. La tour en pierre est surmontée d’une flèche couverte à la base d’un bulbe octogonal, supportant un second bulbe.
Les voûtes de la nef et des bas-côtés sont classées depuis 1921.
L’église abrite, un ensemble de boiseries classées (lambris, stalles, choeur), ainsi qu’une chaire en bois sculpté, représentant des motifs végétaux et des portraits des saints Pierre et Paul et du Christ sur la cuve.

Avant Propos,

Construit sous les auspices des abbayes de Marchiennes et de Saint-Amand, malgré ses dévastations, ce monument est un des plus intéressant des anciens Pays-Bas Français.
Il renferme des trésors d’art ; ce foyer d’art et de vie intellectuelle attire de loin les visiteurs.
Cet édifice date du début 16ième siècle, achevé entre 1520 et 1530 avec ses adjonctions au 18ième siècle. Le mobilier a été en grande partie exécuté au 17ième siècle.

Architecture,

Le clocher ectuel, formé d’une tour carrée en pierres blanches, se termine par un bulbe en ardoises ressemblant à un casque à pointe gigantesque. Il remplace un clocher initial surmonté d’une fléche pyramidale en ardoises comme le montre la gouache du Duc de Croÿ exécutée vers 1600.
Le clocher, tragiquement déchiqueté en 1712 lors de la bataille de Denain, fut béni avec quatre nouvelles cloches le 30 Juillet 1736 en présence de P.T Tredel curé, et Martin Richez mayeur et censier de Mme la Comtesse de Mastaing.
La façade sud comprend trois pignons aigus percés chacun d’une fenêtre ogivale avec des contreforts surmontés d’une gargouille. Le quatrième pignon forme le bras du transept. L’ouverture plein cintre est surmonté d’un fronton de style classique.

L’église et ses malheurs,

L’église comme le château du village, eut beaucoup à souffir des guerres, de la révolution de 1789 et des intempéries :

– En 1681 le choeur de l’église dût être refait à cause d’un incendie.
– En 1712, lors de la guerre de succession d’Espagne, le clocher, la flêche, et les cloches sont anéantis.

– Pendant la Révolution trois cloches furent enlevées pour devenir des canons.
– L’église promise à la démolition, fut vendue comme bien national le 7 Germinal an 7 (28 Mars 1799)
– Le même jour 114 habitants, soit la totalité des hommes du village la rachetèrent : l’église échappant ainsi à la destruction.
-En 1876, le 12 Mars; un ouragan mémorable occasionne pour 8 750 F de l’époque des dommages à l’extérieur.
– Le 6 août 1899, la foudre s’abat sur le clocher.
– Aprés l’enlévement des trois cloches par les allemands en 1917, lors de leur retraite en octobre 1918 un obus creva le toit des fonts baptistaux et détériora les vitraux.
– Enfin lors de la bataille de l’Escaut en Mai 1940 l’édifice fut sévèrement touché par les obus Allemands ce qui obligea à le désaffecter en 1943 et à le remplacer par un bâtiment provisoire sur la place.

Pour finir,

Aujourd’hui l’église, dégagée des murs du vieux cimetière désaffectés depuis 1900, trône dans toute sa splendeur ; un bel édifice dans son écrin de verdure, éclairé le soir.

Texte de Jean-Pierre Miens

Sources :
Histoire de Mastaing : L’église (1945) par l’abbé Thelliez
Etude étymologique du département du Nord – 1861 par E.Maunier
Archives départementales du Nord à Lille série O.395